Grand art

Pot de départ ce soir après 36 ans dans les avatars d’une prétendue « même » entreprise. Invités triés sur le volet avec une grande élégance. Un discours d’au revoir un peu lisse – le récipiendaire méritait mieux – un discours en miroir fin et courtois. Jusqu’à la dernière seconde – témoin d’une manière d’être au monde en voie de disparition – à une exception près, l’évocation du marigot de la RH qui, par sa crudité, tranche sur le reste.

Pour certains présents, c’est un moment d’hypocrisie porté à l’état d’art, pour d’autres c’est un moment de vraie rencontre avec de vrais humains heureux d’échanger. Des cours se forment auprès des grands et puissants présents. Il faut être vu dans le sillage. A l’arrière, d’anciens caciques déchus boivent presque solitairement. C’est dans les pots de départ que j’ai compris qu’entre le rôle et la personne il y a souvent un monde… extrêmement fragile et vulnérable. C’est aussi là que j’ai compris que souvent ce sont les gangsters, les maffieux et les terroristes qui gagnent. Une seule règle, ne pas dire ce que l’on pense, ne pas faire ce que l’on dit et changer de poste tous les deux ou trois ans pour ne porter aucun héritage.