Une rencontre discrète

Mercredi dernier, tout pile une semaine, peu après le col de la Grosse Pierre, entre deux gouttes de crachin, me vient l’envie d’aller humer une écorce de hêtre d’un peu plus près. Scratch, entends-je, sous mes pieds. Un bruit furtif, unique et non renouvelé. Je baisse les yeux à la recherche de l’animal que j’ai dérangé sans le voir et qui a évité l’écrasement d’un mouvement salvateur de dernière minute. Il est forcément aux aguets, parfaitement immobile.

Je cherche, je cherche en balayant le sol et les feuilles de mon regard laser. Et tout à coup je tombe, presque oeil à oeil, avec cette charmante grenouille rousse. Les yeux dans les yeux, je sollicite toutes mes articulations pour me rapetisser en douceur au maximum, m’aplatir sur le sol mou à souhait pour faire un brin de jasette avec le belle. Frog c’était mon surnom plus jeune alors vous pensez, la tentation était bien forte. Et je n’ai guère l’occasion de placoter avec des grenouilles à Paris.

Elle était encore toute tremblante d’avoir évité par sublime réflexe que mes soixante kilos ne la réduise en bouillie visqueuse. Tremblante et bien timide au début de la conversation, je vous laisse juger par vous même ! Mais l’œil rond et vif pour ne rien rater de mes déplacements et des éventuels dangers avoisinants. Le temps passant, elle s’est avérée moins inquiète que la délicieuse souris que j’ai dérangée un peu plus loin en cueillant des brimbelles. Moins inquiète et beaucoup plus coquette. Mais c’est une autre histoire

Col de la Grosse Pierre, Vosges

Ayé !

Sur son blog (A part soi), Richard propose à ses lecteurs de se retrouver pour vendanger fin aout ensemble leurs belles émotions. Je trouve la formule très belle et l’invitation douce pour une vendange hâtive. Je vous propose d’en faire de même ici.

Là d’où je reviens, c’est le moment de la cueillette des chanterelles, coulemelles, cèpes et autres champignons parfumés (mangés sans prendre de photos…). Côté fruits ce sont les myrtilles, les groseilles, les caseilles, les mirabelles, pour les noisettes et les pommes il faut encore attendre un peu. Dans la plaine de l’autre côté, les raisins sont encore très très verts.

Dans ma besace, j’ai rapporté surtout des photos de chamoix au petit matin, de grenouille rousse et de cigogne. Les tariers des près, geais, faucons crécerelles pourtant présents n’ont pas été très coopératifs en matière d’image.

J’ai revu avec plaisir des fleurs orange d’arnica et jaune de séneçon jacobée, découvert les grappes de fleurs violacées d’aconit, admiré des tapis de sphaignes, des bouleaux nains mais pas vu de drosera, j’ai marché dans des hêtraies et des sapinières magnifiques…

Et encore quelques surprises à venir….