Début novembre, la station de métro Bourse a été taguée et détournée. Jeudi 10 novembre, nouveau détournement étonnant. Sur le parvis, juste à la sortie du métro, une immense guirlande de pots tricolores de chrysanthèmes : roux, blanc et jaune ou brun ou violet. Et le miracle se produit, la foule pressée ralentit, se disloque, une partie des gens s’arrête, l’autre trace imperturbablement vers son occupation matinale.
A pas menus, la foule de curieux se rapproche du grand dragon de fleurs posées sur le bitume, comme pour l’apprivoiser. Certains se penchent, d’autres cherchent le piège, et puis d’autres encore s’élancent, un pot, deux pots, trois pots à la main, dans les bras. Les badauds tout autour en sont tout esbaudis. Mon voisin me demande si, à mon avis, on peut vraiment se servir, je lui réponds que oui après avoir lu le flyer glissé dans certains pots.
Mais je reste intrigué alors je remonte des yeux le dragon fleuri, jusqu’à deux jeunes hommes qui parlent en s’agitant avec un groupe de personnes près d’eux. Certains avec de spots, d’autres non. Ces deux artisans paysagistes ont voulu faire un clin d’œil à la crise et montrer que des gestes gratuits sont encore possible malgré la crise.
Ma fibre écolo décodait un peu autrement leur flyer qui invitait à ne pas laisser le pot sur le bitume mais à l’emporter, le mettre en terre, et donner aux fleurs l’environnement dont elles ont besoin pour vivre et donner à nos yeux le plaisir de les contempler…