J’ai passé quatre jours à Berlin, quatre jours bousculant et vivifiant à beaucoup d’égards.
De la couleur, des sourires, des gens qui prennent le temps, des garçons de café accueillants, des petits bancs partout pour se poser ou se reposer.
Des papas qui sont au jardin avec les enfants, que des papas, des jardins pour enfants pas totalement aseptisés avec harnais de sécurité, chaussures trampolines, casque, coudières, genouillères.
Un mélange d’architecture incessant dans le centre de Mitte qui ne ressemble pas un centre historique et chloroformé, des jeunes en quantité massive, des litres de bière en quantité massive (la bière est au prix de l’eau, voire moins chère).
Des vélos à perte de vue, et des cyclistes, pas de moto, pas de scooter, pas de mobylette, des voitures dans les tunnels sous la vielle et à peine dessus. Un grand silence dans une marée verte de parcs, d’arbres, d’espaces retournant doucettement à la vie sauvage. Des boutiques de fleurs à repiquer à tous les coins de rue.
Des traces et mémoriaux autour de la guerre et de la Shoah. Une page d’histoire tournée mais toujours présente et vivante dans la ville.
Des ours à foison, une ours parade comme les menhirs à Paris ou ailleurs.
Un restaurant indien à mourir de bonheur, le Pooja. Un restaurant végétarien, Cookies cream, bondé et complètement improbable dans une arrière cour sordide. Un restaurant gastronomique vietnamien au pied d’un gigantesque complexe hôtelier. Parce que cela passe mieux que la cuisine allemande roborative qui s’était mise l’heure des fraises et des asperges (produits de saison oblige).
Des parcs envahis de sièges, de bancs, de chaises longues, de buvettes, de barbecues, de gens de tous âges, parlant toutes langues jusque très tard dans la nuit. Des jardins dédiés à la bière….
Des trains, des trams, des métros, des canaux, et une rivière qui traversent la ville de part en part, la découpant en petits tronçons, en mini quartiers.
Des travaux encore et partout. Plus de trente ans après la chute, il reste un nombre colossal de ruines, de friches et d’espaces nus dans lesquels il faut d’abord pomper toute l’eau des marécages avant de pouvoir construire.
Une effervescence de vie, créative plus que consumériste, qui irrigue la ville et le rend terriblement vivante et attachante. Des milliers de tags tous plus incroyables, comme cette caserne de pompiers recouverte de flammes de peinture dans le quartier turc ou le mythique squat d’artistes de Tacheles.
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