Street art

(c) Pali Malom

Ce n’est pas Big brother aux yeux innombrables mais plutôt une invitation à voir ce qui est là, dans la rue. En revenant d’acheter quelques grammes d’un nouveau thé – thé vert & lavande – j’ai trouvé là Poulette que je vous ai présentée en photo, et aussi le nouveau bandeau de site, tous les deux cachés dans les flaques d’eau que vous entr’apercevez ; le tag de la dame au sourire (extrait d’un tag encore plus vaste) vient, lui, du bout de la rue. Et dans cette rue, la rue du Morvan dans le 11e,  un théâtre à la porte toute rose… mais c’est une autre histoire.

Vive la fête !

Une trace plus visible de l’échange cérémoniel de dons est laissée dans les pratiques de générosité qui, dans nos sociétés, doublent les échanges marchands ; donner reste un geste répandu qui échappe à l’objection de calcul intéressé : il dépend de celui qui reçoit de répondre à celui qui donne par une générosité semblable. Ce désintéressement trouve dans la fête, dans les célébrations familiales et amicales son expression publique. Le festif en général est l’héritier de la cérémonie du don dans nos sociétés marchandes. Elle interrompt le marché et tempère sa brutalité en y apportant sa paix. Cet enchevêtrement de la lutte et de la fête est peut-être l’indice d’un rapport absolument primitif à la source du lien social entre la défiance de la guerre de tous contre tous et la bienveillance que suscite la rencontre de l’autre humain, mon semblable.

extrait du discours de Paul Ricoeur pour la réception du Kluge Prize en 2005.

Tag rue Desnoyez, Paris, décembre 2008

Cela me plait beaucoup cette idée de fête comme comme interruption du long fleuve tranquille du « marché » et des nos idéologies consuméristes, encore que qualifier une fête comme celle de Noël de moment d’interruption consumériste serait de l’inconscience ou de la malhonnêteté.
Je pense plutôt à ces petits diners entre amis où le sujet n’est pas de montrer son plus beau service, ses plus beaux plats, sa plus belle cuisine mais de partager un moment convivial, ou parfois simplement d’offiri un repas, parce que cuisiner c’est donner de soi, de son temps, de son énergie, de sa créativité, fondamentalement c’est donner.
Je pense à ce diner presqu’improvisé en avril entre le petit groupe de stagiaires formation que nous étions où nous avons apporté chacun quelque chose, cuisiné ensemble, mangé, chanté et dansé un morceau de nuit. Un moment de bonheur intense.
Je pense à la simplicité des soirées pyjamas de ma fille qui sont autant de prétextes pour resserrer des liens entre les membres de la bande, je pense à ces repas improvisé après un apéritif qui dure parce qu’on a pas envie de séparer, on est bien et on a envie que cela dure encore et encore.
Je pense à ces fêtes de famille où on invite des gens parfois très lointain pour le plaisir de les revoir (ce n’est jamais une obligation sauf si on se la crée tout seul !!!) et de resserrer les liens d’amitié et parfois de sang.
Je pense à ces fêtes de village de mon enfance où tout est prétexte à manger tous ensemble les produits des uns et des autres, à rigoler, à rencontrer des gens inconnus, à s’ouvrir…
Je pense à cette chanson de Brel : quand on n’a que l’amour à s’offrir en partage… alors sans avoir rien que la force d’aimer nous aurons dans nos mains amis le monde entier.
Pour moi c’est un peu le sens de la fête !

Le tag du dimanche soir

Rue Denoyez
Rue Denoyez

Le bleu azur de la mi septembre a disparu…remplacé par un ensemble humoristique vert. La rue de la folie denoyez est toujours en travaux, la voie est ouverte d’une grande travée pour le chauffage urbain et l’acheminement en eau chaude de la piscine en construction. C’est quand même audacieux de construire une piscine dans une rue qui porte un nom pareil..!

Une demi-heure de méditation est essentielle sauf quand on est très occupé. Alors une heure est nécessaire. J’aime beaucoup cette phrase de St François de Sales, jolie, mordante : pas le temps d’aller vite quand on est pressé ou alors c’est qu’on aime la catastrophe. Chez les consultants « modernes » cela se transforme en « il faut ralentir pour accélérer », c’est toujours un peu la même idée. A l’échelle de la planète, c’est encore plus simple, il n’y a plus de croissance possible. C’est une question de survie.

Quelques heures à Belleville

Quand je suis rentrée de balade ce matin, la lumière était douce et caressante, mais pas le temps de faire des photos, envie de bouffer la vie plutôt. Cet après-midi, le soufflet retombé, je suis sortie avec Ariane, nous avons fait un tour dans le quartier en commençant par le rue Ramponneau. Hier des jeunes adultes repeignaient consciencieusement un grand mur d’un bleu acier pas trop foncé, comme s’ils préparaient leur toile. Nous sommes passées voir leurs œuvres et avons continué sur Pali Kao qui était noir de monde et pourtant très, très, délicieusement paisible. Partout des familles, des couples, des bandes, des cercles de femmes, des minots à quatre pattes, des boubous étincelants, des groupes posés sur l’herbe, certains au picnique, d’autres au gouter, d’autres lisaient, au soleil, sur les marches, sur les bancs. Comme une grande fête.

Je tag, tu tag, il tag…

Je suis taguée par un ours polaire qui vit de l’autre côté de la mare aux outardes, aux bernaches, un ours qui écrit !

Règlement :
1- Citer la personne qui nous a « tagué »
2 – Indiquer le règlement
3 – Choisir un livre, l’ouvrir à la page 123
4 – Recopier à la 5ème ligne, les 5 lignes suivantes
5 – Indiquer titre, auteur, éditeur, année d’édition
6 – Taguer 4 personnes

J’ai choisi un de mes livres préférés et qui a la caractéristique de ne pas avoir 123 pages mais seulement 120, alors c’est bien connu, les règles donnent un cadre qu’il ne convient pas forcément de respecter. Voici donc les cinq dernières lignes de ce roman chilien :

il coupa une grosse branche d’un coup de machette, s’y appuya, et prit la direction d’El Idilio, de sa cabane et de ses romans qui parlaient d’amour avec des mots si beaux que, parfois, ils lui faisaient oublier la barbarie des hommes.

in Le vieux qui lisait des romans d’amour, Luis Sepulveda, Editions Métailié, 1992

Je n’aime pas créer d’obligation, juste des invitations à découvrir d’autres univers, celui de Cile qui est une femme, artiste, que j’aime beaucoup, celui de Xavier qui vit près du plus bel endroit du monde, le Mont Saint Michel qu’il saisit de multiples façon pour mon plus grand bonheur, celui de Dodinette qui me fait mourir de rire à raconter ses tracasseries quotidiennes et les exploits de ses pioupious, celui de Philippe dont la plume admirable illumine tant sur les romans qu’il lit que les films qu’il voit, et celui de Catherine qui célèbre avec un art merveilleux les gouttes de lumière.

Et vous, si vous n’avez pas de blog, si vous avez envie de jouer, postez en commentaires les 5 lignes de votre roman du jour, roman préféré, roman comme vous voulez…