Les petits ruisseaux

J’avais adoré la BD (merci lecteur exilé) même si je n’aime pas trop le coup de crayon de Rabaté. J’ai (un peu) hésité à aller voir le film dans une salle (pas) climatisée- oui cela existe encore à Paris – et j’ai fait le pas.

Courrez vite cela se joue encore dans une poignée de salles, petites, souvent pas en soirée (incompréhensible !),  et cela en vaut la peine. Autant vous prévenir c’est d’une extrême lenteur qui peut déconcerter. Je trouve ce rythme très confortable parce qu’il permet de déguster les images à petites lampées sasn être prisonnier de l’histoire. Cela permet de s’attarder aux détails, de savourer les prises de vues et les couleurs, de ce réjouir des petitis riens qui émaillent le film.

Ce n’est pas un film parisien du tout, cela rend bien l’atmosphère masculine un peu âgée qui gravite autour du café du village – ici le penalty – à la campagne. On aime ou on aime pas. On peut trouver cela très beauf. Il n’empêche que cela existe pour de vrai, c’est ainsi que tout plein de gens vivent.

L’histoire raconte le retour à la vie, à la pétulance, aux expériences singulières d’un septuagénaire qui perd son copain de pêche. Le dit copain de pêche était en amour avec une jolie femme de son âge et envisageait de « foutre en l’air sa vie de célibataire » pour revivre avec une femme. Revivre en couple librement consenti d’union de deux solitudes. Manque de chance, la camarde passe par là le privant de réaliser son projet.

Emile rencontre cette dame et redécouvre une certaines sensualité qui l’effraie au point qu’il va consulter un médecin pour être sur que tout va bien. Il plonge alors en plein conflit de loyauté par rapport à Jeanne, son épouse défunte et ne se pardonne pas d’avoir envie de vivre tout court.

Une boite de médicaments en poche, il prend la route bien décidé à résoudre son conflit par la manière forte mais la vie la rattrape à petites touches, lentement mais sûrement…