Je, tu, il : créons ensemble !

Cela a commencé comme cela, le 2 mars, par un courriel qui me disait : « je suis passé aujourd’hui à la galerie Lasecu à Lille où je dois exposer en mai. C’est un endroit formidable (…) Je crois que ce serait l’endroit idéal pour présenter un livret avec tes textes. J’espère qu’on aura le temps de mettre cela en place ; l’expo (dans le cadre des Transphotographiques) commence en mai. »

Ce livret j’en rêvais depuis l’été dernier, alors évidemment le projet m’emballait mais il y avait pas mal de choses à régler et de contraintes à intégrer. J’ai appris avec le temps que travailler avec un artiste suppose de développer des compétences dont je n’étais pas très bien pourvue…

Nous avions déjà pas mal échangé sur le format, le volume et étions globalement d’accord. C’est toujours dans les détails que cela se corse et peut se compliquer. Et comme le thème des Transphotographiques c’est Nord(s), j’ai proposé à Vincent de ne sélectionner que des photos les plus blanches possibles, en écho au nord, à la neige. J’ai hésité entre deux titres : Qu’y a-t-il au nord du Nord ? et Quand la neige fond, où va le blanc ?

J’ai commencé fin mars à travailler avec une toute jeune graphiste que Vincent connaissait qui était d’accord pour nous donner un coup de main sur la maquette. Pour la faire en fait ! Comme elle préparait en même temps des concours très importants pour elle (les résultats sont tombés aujourd’hui, je croise les doigts pour elle), c’était pas très simple !

J’avais en plus envie d’avoir les questions ou le regard d’un tiers sur la réunion du travail de Vincent et du mien (j’avais en tête trois personnes très différentes à qui je pouvais demander cela) sous forme d’entretien ou de préface. Je n’ai finalement proposé qu’une seule option à Vincent qui a accepté tout de suite. Je lui ai parlé d’ un blogueur à la sensibilité extraordinaire que je n’avais jamais rencontré – ce serait l’occaz ! – qui travaille aux marges, aux frontières des habitudes bien pensantes, et qui avait exprimé très tôt l’envie de voir textes et photos un jour réunis dans une expo.

Alors j’ai écrit à ce blogueur :  « J’ai imaginé, que vous, qui aviez appelé de vos vœux cet assemblage artistique, alors même que vous ne connaissez ni l’un ni l’autre, pourriez contribuer à cet ouvrage. Je l’ai proposé à Vincent qui a été enthousiasmé. Alors voilà, aimeriez-vous vagabonder avec nous et écrire quelques mots pour « préfacer » notre livret ?« 

Et la réponse ne s’est pas fait attendre, pour notre grande joie : « Cultiver l’audace au cœur de nos jardins est peut-être risqué pour le paraître et, en même temps, c’est plus vivant, je crois 😉 Alors, mille mercis chaleureux pour votre invitation sans détour à vagabonder ensemble sur les chemins de l’encre et de l’art.« 

Pendant ce temps là, j’ai contacté un ami cher et je lui ai demandé : « Je voulais savoir si tu serais OK pour me donner un coup de main avec ton légendaire oeil de lynx pour retravailler les textes du carnet.« 

Et la réponse fusa, avec une condition : « bien sûr, bien sûr (…) donc te relire rentre parfaitement dans mes cordes – envoie! Mais à une condition: que tu me racontes un peu comment tu vas ! » (ben oui, c’est incroyable yenadéki ne viennent pas se balader par ici !)

Pendant ce temps là aussi, j’ai contacté des imprimeurs qui me répondaient tous:  désolé, c’est un trop petit tirage, on ne prend pas. Snif, il nous fallait renoncer au joli papier texturé, à la couverture gaufrée… pour revenir à du beaucoup plus simple. De retour à Paris j’ai pris quelques contacts, rencontrés quelques personnes, fait des essais de tirage, de calage, pour trouver un équilibre satisfaisant.

Et pendant ce temps là encore, Vincent prenait des photos aux États-unis, des hétérotopies toujours, bluffantes, vous verrez bientôt !

Mi avril, j’ai reçu la version définitive du texte magnifique qui préface ce carnet et les dernières suggestions de mon ami pour les corrections de texte. Quelques jours plus tard, c’était la première version de la maquette. Après d’ultimes retouches, j’ai renvoyé les textes dans leur version définitive par retour (mais qu’est-ce qu’une version définitive, certains textes travaillent encore des jours et des jours après le point supposé final…).

Et j’ai aussi demandé d’ajouter à la fin, tout près des numéros, quelques mots pour saluer les aides précieuses que nous avions reçues pour réaliser ce carnet bien plus collectif qu’il n’en a l’air !

Le 12 mai, j’ai rencontré Manon la graphiste, la maquette était bouclée, les papiers enfin choisis. Le 13 mai le carnet est parti à la repro. Le 16 mai je suis allée chercher notre œuvre commune. Fière et émue. La suite vous connaissez, 75 exemplaires, pas un de plus, de ce premier carnet qui attendent désormais tranquillement de rencontrer leur lecteur.

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25 juin

premiers échos des lecteurs, ils se manifestent petit à petit. Pour les lire, c’est sur sur ce billet 😉

6 réflexions sur “Je, tu, il : créons ensemble !

  1. C’est toute une belle aventure, de rencontres et de synergies tentées et osées. Cela te ressemble il me semble. Bravo !
    J’ai un faible pour les imprimeurs. J’ai vécu une longue expé concluant trois années de mission de santé publique auprès de jeunes gens en « insertion », accompagnés en Mission Locale. J’ai enregistré leurs témoignages et dessiné des croquis/portraits d’après photos. Nous avions de l’argent et j’ai pu travailler durant quatre moi avec un graphiste et un imprimeur et…beaucoup apprendre. Je n’ai jamais retrouvé ces moyens là ( financements d’une fédération mutualiste)..je lis donc ton  » sniff »…pour la couverture. Les choix sont drastiques !
    Bravo encore !!

  2. Et pourriez-vous nous dire comment faire pour nous procurer un exemplaire précieux de tant d audace partagée?

  3. Eva : C’est simplissime, vous avez trois possibilités:
    1. Aller à la galerie Lasécu (vendredi et samedi exclusivement), c’est le mieux ! 😉 parce qu’en plus vous verrez des dizaines de photos et que vous pouvez aller visiter tout plein d’autres expos.
    2. Aller à la Librairie Le Genre Urbain, 30 Rue Belleville, 75020 Paris métro Bellville et découvrir son équipe merveilleuse (mention spéciale pour Magali)
    3. Recevoir cela par la poste en m’envoyant des sous… (9 euros par carnet).

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