Grand art

Pot de départ ce soir après 36 ans dans les avatars d’une prétendue « même » entreprise. Invités triés sur le volet avec une grande élégance. Un discours d’au revoir un peu lisse – le récipiendaire méritait mieux – un discours en miroir fin et courtois. Jusqu’à la dernière seconde – témoin d’une manière d’être au monde en voie de disparition – à une exception près, l’évocation du marigot de la RH qui, par sa crudité, tranche sur le reste.

Pour certains présents, c’est un moment d’hypocrisie porté à l’état d’art, pour d’autres c’est un moment de vraie rencontre avec de vrais humains heureux d’échanger. Des cours se forment auprès des grands et puissants présents. Il faut être vu dans le sillage. A l’arrière, d’anciens caciques déchus boivent presque solitairement. C’est dans les pots de départ que j’ai compris qu’entre le rôle et la personne il y a souvent un monde… extrêmement fragile et vulnérable. C’est aussi là que j’ai compris que souvent ce sont les gangsters, les maffieux et les terroristes qui gagnent. Une seule règle, ne pas dire ce que l’on pense, ne pas faire ce que l’on dit et changer de poste tous les deux ou trois ans pour ne porter aucun héritage.

3 réflexions sur “Grand art

  1. En Amérique, on pousse même l’art de ne pas diriger jusqu’à changer souvent d’entreprises pour ne pas laisser de traces de sa bêtise. Quelqu’un qui reste dans la même entreprise ne veut pas progresser c,est évident.

  2. Votre modèle ne mérite pas le si beau tableau que votre talent lui offre, Chère Tanakia. De plus, une scène de foule rend toujours bien… Ombres et lumières, expressions, nuances de couleurs, compositions avec la réalité… Connaissez vous Le Bosch et, entre autres, ses Jardins des Délices ? Je le disais être mon peintre préféré alors que je n’étais que jeune enfant… Chaque détail est une horreur et une merveille à la fois et le tout est un puits qui vous tire vers le haut.

    http://www.lemondedesarts.com/DossierBoschGal1.htm

  3. Moukmouk, oui ici aussi c’est un sport assez largement pratiqué par des gens qui sont souvent les chantres du Talent management aussi…

    Eva, oui j’aime beaucoup Jérôme Bosch qui a su capturer des expressions saisissantes. Je ne partage pas en revanche pas votre optimisme sur le tout qui tire vers le haut. Je vois trop de salariés aujourd’hui au bord de l’effondrement. L’horreur donne des semelles de plomb.

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