Aura des pâquerettes

Le lutin saute et cabriole devant le chêne couché. Il joue avec les rayons de soleil qui s’aventurent vers l’intérieur. Au moindre bruit il retournera se cacher derrière l’écorce, sa poche de kangourou à lui, là où la vie est griffure. Sous ses pieds ronds et nus, la mousse amortit ses déséquilibres, matelas multi-spires régénérant où il fera bon dormir tout à l’heure.L’oreille posée sur la terre pour écouter les berceuses de terre.

Là bas, à la sortie de la forêt, et juste avant la ceinture dorée des jupes bleutées du lac, la prairie a sorti sa grande écharpe de printemps. Les herbes peignées par le vent, lavées par la pluie font un écrin de verdure aux trèfles, aux dents de lion et aux pâquerettes. Le lutin préfère, et de loin, leurs fleurs blanches qui le protègent des excès du soleil, à celles trop amères, trop jaunes et trop rases des pissenlits. Mais il est encore trop tôt, pour aller y faire la sieste, et les pâquerettes ne pointent que leurs pétales verts soudés, que des promesses de fleurs délicates.

Pour repas frugal, la licorne se contente de paitre les fleurs jaunes qui teintent son lait d’un or flamboyant. Et quand elle souffle en broutant, l’écume de sa respiration fait onduler les herbes et enveloppe les pâquerettes d’une aura humide et protectrice.

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